La SCI peut présenter un intérêt pour différentes raisons.
Protéger son patrimoine immobilier professionnel d'éventuelles poursuites de créanciers de l'entreprise
En cas d'ouverture d'une procédure collective à l'encontre de la société d'exploitation, les immeubles professionnels peuvent ainsi être préservés. Il convient cependant d'être prudent : la protection ne jouera pas dans certaines situations : les tribunaux peuvent notamment étendre la procédure collective à la SCI, s'ils estiment que cette dernière est fictive ou qu'il y a une confusion de patrimoine entre les deux sociétés.
Cette notion pourrait notamment être retenue s'il était prouvé qu'il y a eu des transferts d'actifs entre les deux sociétés sans contrepartie:
- loyers surévalués,
- enrichissement de la SCI au détriment de la structure d'exploitation,
- aménagements des locaux financés par la société d'exploitation restant acquis à la SCI sans indemnités,
- etc.
Préparer la transmission familiale de l'entreprise
S'agissant d'une entreprise familiale, la constitution d'une SCI permet d'attribuer l'affaire à celui ou ceux des enfants de l'exploitant qui sont les plus aptes à la gérer, et de transférer aux autres les parts de la SCI, par le biais d'une donation-partage ou d'un testament. Les risques d'indivision entre les héritiers au décès du chef d'entreprise, qui entraînent bien souvent la mise en vente de l'entreprise, sont ainsi évités.
Faciliter la transmission de l'entreprise à des tiers
L'actif immobilier représente un poste très lourd dans le bilan d'une entreprise. Pourtant les immeubles ne constituent pas en eux-mêmes des outils de production, sauf lorsqu'ils sont spécifiques à une activité particulière (un hôtel ou une clinique par exemple). Par conséquent, les acquéreurs potentiels attacheront beaucoup plus d'importance à d'autres biens productifs pour l'évaluation de la valeur d'achat de l'entreprise. Une entreprise sans actif immobilier est donc plus facilement cessible, l'acquéreur n'étant pas tenu d'acheter les immeubles. D'autre part, ceux-ci ne risqueront pas d'être sous-évalués.
Assurer à l'exploitant, et éventuellement à des membres de sa famille, des revenus fonciers complémentaires
Le principe est le suivant : l'entreprise verse à la SCI un loyer, qui doit correspondre à la valeur locative de l'immeuble. Le bénéfice de la SCI, constitué essentiellement de ces loyers, déduction faite des charges et notamment des intérêts d'emprunts, est réparti entre les associés en proportion de leur part dans le capital. Ce bénéfice constitue pour les associés et donc pour l'exploitant, une fois les emprunts remboursés, un revenu foncier complémentaire imposable au titre de l'impôt sur le revenu. S'il décide de céder son entreprise, il conservera cette source de revenus, notamment en prévision de sa retraite.