Comme leur nom l’indique, les contrats monosupport comportent un seul support d’investissement.
On distingue ainsi les contrats monosupport en euros (qui logent uniquement un fonds euros), les contrats monosupport en unités de compte (uniquement une ou des UC) et les contrats eurocroissance (uniquement un fonds eurocroissance).
Plusieurs supports sont logés dans un contrat multisupport. Généralement, on y trouve un fonds euros et une ou des unités de compte. Un fonds eurocroissance peut y être ajouté ou remplacer le fonds euros. Grâce au « transfert Fourgous » (du nom du député qui a fait adopter le dispositif), il est possible de transformer un monosupport en euros en un multisupport, tout en préservant l’antériorité fiscale (voir plus loin) du contrat. Seul impératif : au moins 20% de l’encours (le capital majoré des intérêts annuels et des plus-values latentes) doivent être investis dans des UC.
L’assurance-vie est ce que l’on appelle une enveloppe fiscale, ou enveloppe de capitalisation : tant qu’aucun rachat (total ou partiel) n’est effectué, l’épargne continue de fructifier et les gains (intérêts annuels, plus-values) ne sont pas soumis à l’impôt sur le revenu (IR). On dit que les revenus sont capitalisés. L’élément déclencheur de la fiscalité est le rachat. Les sommes retirées comportent une part de capital (le cumul des versements) et une part de gains. Seule cette dernière quote-part est imposée à l’IR et soumise aux prélèvements sociaux (CSG, CRDS, prélèvement de solidarité) à 17,2%.
La fiscalité des gains issus des primes versées avant le 27 septembre 2017
Les intérêts et plus-values issus des primes versées avant le 27 septembre 2017 conservent la fiscalité de l’assurance-vie en vigueur avant le 1er janvier 2018.
Soit :
- par défaut, les gains sont soumis au barème progressif de l’impôt sur le revenu (IR) avec les tranches marginales d’imposition (TMI) de 0%, 11%, 30%, 41% et 45% et après application d’un abattement annuel de 4.600 euros pour une personne seule ou de 9.200 euros pour un couple marié ou pacsé déclarant ses revenus en commun à l’administration fiscale pour les contrats d’assurance-vie ouverts depuis plus de 8 ans.
- en option, les souscripteurs peuvent opter pour un prélèvement forfaitaire libératoire (PFL) qui varie en fonction de la durée de détention de l’assurance-vie : 35% pour les contrats ouverts de 0 à 4 ans ; 15% pour les contrats de 4 à 8 ans ; 7,5% au-delà de 8 ans après application de l’abattement annuel de 4.600 euros ou de 9.200 euros.
En l’absence de versements depuis le 27 septembre 2017, l’imposition en cas de rachat demeure inchangée. Dans tous les cas, les prélèvements sociaux à 17,2% sont appliqués.
La fiscalité des gains issus des primes versées à partir du 27 septembre 2017
Les gains générés par les primes versées à compter du 27 septembre 2017 et issus de rachats effectués à partir du 1er janvier 2018 sont imposés de la manière suivante :
- par défaut, prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30% (intégrant un prélèvement de 12,8% au titre de l’IR et les prélèvements sociaux de 17,2%) pour les contrats ouverts depuis moins de 8 ans ou, sur option globale, barème progressif de l’impôt sur le revenu.
- par défaut, pour les assurances-vies détenues depuis plus de 8 ans par des souscripteurs dont les primes nettes versées (tous contrats confondus) sont inférieures ou égales à 150.000 euros, PFL de 7,5% ou, sur option globale, barème progressif de l’IR.
- par défaut, PFU de 30% pour les assurances-vies détenues depuis plus de 8 ans par des souscripteurs dont les primes nettes versées (tous contrats confondus) sont supérieures à 150.000 euros ou, sur option globale, barème progressif de l’IR.
Dans le cas du barème progressif de l’impôt sur le revenu et du PFL à 7,5%, il faut ajouter les prélèvements sociaux à 17,2%.
Le PFU (ou « flat tax ») de 30% rend l’assurance-vie moins intéressante pour les contrats de plus de 8 ans excédant 150.000 euros et, a contrario, nettement plus avantageuse pour les contrats de moins de 8 ans. Avec l’ancien système, le prélèvement total aurait été, en effet, de 32,2% (PFL de 15% + prélèvements sociaux de 17,2%) pour les contrats de 4 à 8 ans et même de 52,2% (PFL de 35% + PS de 17,2%) pour ceux de 0 à 4 ans. Quoi qu’il en soit, il faut avoir en tête que, pour les assurances-vies ouvertes depuis plus de 8 ans, les gains sont exonérés d’impôt à hauteur de 4.600 euros par an pour un célibataire ou de 9.200 euros par an pour un couple marié ou pacsé.
D’où l’intérêt de souscrire un contrat rapidement (quitte à y verser seulement le versement minimum initial exigé, soit généralement quelques dizaines d’euros), afin de « prendre date fiscalement » et bénéficier ainsi des franchises d’impôt une fois les 8 ans passés (ce que l’on appelle « l’antériorité fiscale »).
L’assurance-vie offre une fiscalité très avantageuse en cas de
succession. Les capitaux issus de primes versées avant les 70 ans du
souscripteur décédé ne sont pas imposés à hauteur de 152.500 euros
par bénéficiaire désigné. La fraction supérieure à cet abattement est
taxée à 20% entre 152.500 et 852.500 euros et à 31,25% au-delà de
852.500 euros.
L’imposition des capitaux issus de primes versées après les 70 ans
du souscripteur défunt est nettement moins favorable. Non seulement
le montant de l’abattement s’élève à « seulement » 30.500 euros,
mais la franchise d’impôt est commune à tous les bénéficiaires
désignés (elle est partagée au prorata de leur part dans la clause
bénéficiaire).
Pire : la fraction supérieure à l’abattement est intégrée à l’actif successoral
et, en conséquence, assujettie aux droits de succession.
Pour toutes ces raisons, il est conseillé d’alimenter son assurance-vie
essentiellement avant ses 70 ans. L’autre solution est de souscrire un
nouveau contrat à 70 ans et de mentionner une seule personne (un
petit-fils ou une petite-fille, par exemple) dans la clause bénéficiaire.